Photocellules : principe de fonctionnement, types et applications

sept. 29 2025
Source: DiGi-Electronics
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Une cellule photoélectrique, ou résistance dépendante de la lumière (LDR), est une petite pièce qui change de résistance en fonction de la lumière qui l’entoure. Dans l’obscurité, la résistance est élevée, et en pleine lumière, elle tombe bas. Cette simple action rend les cellules photoélectriques utiles dans les appareils qui doivent fonctionner automatiquement avec la lumière, comme les lampadaires, les lampes de jardin et les commandes de luminosité de l’écran. Dans cet article, nous expliquons comment fonctionnent les cellules photoélectriques, de quoi elles sont faites, leurs caractéristiques et où elles sont utilisées.

Photocell

Vue d’ensemble de la cellule photoélectrique

Une cellule photoélectrique, également appelée photorésistance ou résistance dépendante de la lumière (LDR), est une pièce électronique qui modifie sa résistance au flux d’électricité en fonction de la lumière qui la frappe. Lorsqu’il y a très peu de lumière, sa résistance devient très élevée, atteignant parfois des millions d’ohms. Lorsqu’il y a une lumière vive, sa résistance devient très faible, parfois seulement quelques centaines d’ohms. Ce changement de résistance rend les photocellules utiles dans les circuits qui doivent réagir à des niveaux de lumière sans contrôle humain. Ils travaillent silencieusement en arrière-plan, ajustant la façon dont l’électricité circule en fonction de la quantité de lumière qui les entoure. Pour cette raison, ils sont utilisés dans de nombreux systèmes où un contrôle automatique de l’éclairage est nécessaire. 

Fonctionnement d’une cellule photoélectrique

Figure 1: Operation of a Photocell

Ce schéma montre comment une cellule photoélectrique (résistance dépendante de la lumière, ou LDR) fonctionne selon le principe de la photoconductivité. Lorsque les photons légers frappent la surface du sulfure de cadmium (CdS), ils excitent les électrons de la bande de valence dans la bande de conduction. Ce processus génère des électrons libres et des trous à l’intérieur du matériau.

Les électrons libérés augmentent la conductivité du chemin CdS entre les électrodes métalliques. Plus les photons sont absorbés, plus les porteurs de charge sont produits, ce qui réduit la résistance globale de la cellule photoélectrique. Dans l’obscurité, très peu d’électrons sont disponibles, de sorte que la résistance reste élevée. Sous un éclairage lumineux, la résistance diminue notablement, ce qui permet à plus de courant de passer.

Matériaux et construction des cellules photoélectriques  

Figure 2: Photocell Materials and Construction  

Cette image illustre la construction interne et les matériaux d’une cellule photoélectrique. En son cœur, une fine couche de sulfure de cadmium (film CdS) est déposée sur un substrat céramique. Cette couche CdS est le matériau sensible à la lumière dont la résistance change avec l’éclairage.

Des électrodes métalliques sont disposées sur le dessus du film CdS pour collecter et transférer les signaux électriques générés lorsque la lumière excite le matériau. Ces électrodes sont soigneusement disposées pour assurer un contact maximal avec la couche CdS, améliorant ainsi la sensibilité et la réponse.

L’ensemble est enfermé dans un couvercle de protection transparent, qui protège les composants de la poussière, de l’humidité et des dommages mécaniques tout en laissant passer la lumière. Cette construction garantit la durabilité, la fiabilité et les performances stables de la cellule photoélectrique dans diverses conditions d’éclairage et environnementales.

Spécifications électriques

ParamètreValeur
Résistance aux ténèbres≥ 1 MΩ (dans l’obscurité totale)
Résistance à la lumière10 à 20 kΩ @ 10 lux
Gamma (γ)0,6 à 0,8
Temps de montée / descente20 à 100 ms
Pic spectral540–560 nm
Tension maximale90 à 100 V
Dissipation de puissance maximale\~100 mW

Réponse spectrale des photocellules

• Sensibilité maximale : les cellules photoélectriques réagissent le plus fortement dans la gamme vert-jaune (540-560 nm), qui est également la région où la vision humaine est la plus sensible.

• Faible sensibilité aux IR et aux UV : Ils présentent une réponse minimale aux rayonnements infrarouges (IR) et ultraviolets (UV). Cela permet d’éviter les fausses activations dues aux sources de chaleur, à l’éblouissement du soleil ou à la lumière non visible.

• Avantage : en raison de cette correspondance oculaire, les cellules photoélectriques sont utilisées dans les posemètres, les contrôles automatiques de la luminosité, les capteurs de lumière ambiante et les systèmes d’éclairage à économie d’énergie.

Comportement dynamique des photocellules

Temps de réponse

Les cellules photoélectriques réagissent en quelques dizaines de millisecondes, ce qui est trop lent pour détecter les sources lumineuses qui changent rapidement ou qui scintillent.

Effet d’hystérésis

La résistance peut ne pas suivre la même courbe lorsque l’intensité lumineuse diminue que lorsqu’elle augmente. Cela peut introduire de petites erreurs de mesure dans les systèmes de contrôle.

Vieillissement et dégradation

Une exposition prolongée à une forte lumière, à des rayons UV ou à des conditions extérieures peut modifier de façon permanente les valeurs de résistance, réduisant ainsi la précision du capteur au fil du temps.

Comparaison : photocellule vs photodiode vs phototransistor

FonctionnalitéCellule photoélectrique (LDR)PhotodiodePhototransistor
CoûtTrès faibleFaible–moyenFaible–moyen
Vitesse de réponseLent (20 à 100 ms) : impossible de détecter le scintillement ou la lumière à haute fréquenceTrès rapide (de la nanoseconde à la microseconde) - idéal pour la détection à grande vitesseMoyen (microsecondes à millisecondes) – plus rapide que le LDR mais plus lent que la photodiode
LinéaritéFaible – réponse non linéaire à l’intensité lumineuseExcellent – réponse hautement prévisibleModéré – meilleur que le LDR, moins précis que la photodiode
Correspondance spectraleCorrespond à l’œil humain (pic vert-jaune à 540-560 nm)Large spectre ; Peut être réglé avec des filtres optiquesSensible principalement au visible ou à l’infrarouge, selon la conception
Tenue en puissanceAppareil passif, faible puissance nominale (\~100 mW)Très faible, nécessite un biaisModéré, peut amplifier le photocourant
ApplicationsCapteurs de crépuscule, jouets, détection de lumière ambiante, lampes de jardinPosemètres, communication optique, équipement médicalDétection d’objets, capteurs à distance IR, codeurs de position

Circuits photoélectriques de base 

Diviseur de tension à l’entrée ADC

Figure 3: Voltage Divider to ADC Input

Une cellule photoélectrique et une résistance forment un diviseur qui produit une tension proportionnelle aux niveaux de lumière. C’est idéal pour les microcontrôleurs comme Arduino ou ESP32, où le signal peut être lu par un convertisseur analogique-numérique (CAN) et mappé sur des valeurs de lux ou de luminosité.

Seuil du comparateur (commutateur sombre/lumineux)

Figure 4: Comparator Threshold

En connectant la cellule photoélectrique à un circuit de comparaison, la sortie bascule entre HIGH et LOW en fonction de la lumière. Un exemple classique est celui des lampadaires automatiques qui s’allument lorsque la lumière tombe en dessous d’un seuil défini, tel que 20 lux.

Diviseur alimenté par cycle de service (mode basse consommation)

Figure 5: Duty-Cycle Powered Divider

Dans les systèmes alimentés par batterie ou IoT, le diviseur ne peut être alimenté que pendant la mesure. Cela réduit la consommation d’énergie tout en fournissant une détection fiable de la lumière, ce qui le rend adapté aux capteurs à distance ou aux nœuds d’éclairage intelligents.

Règles de conception des circuits de cellules photoélectriques

Étalonnage pour la précision

Les LDR ont une réponse non linéaire à la lumière. Pour obtenir des lectures précises, enregistrez les valeurs de résistance à des niveaux de lumière connus et ajustez les données à une courbe log-log. Cela permet une cartographie plus précise entre la résistance et l’éclairage.

Effets de la température

Les photocellules au sulfure de cadmium (CdS) présentent un coefficient de température négatif, ce qui signifie que leur résistance diminue à mesure que la température augmente. Cette dérive peut provoquer des erreurs dans des environnements où les niveaux de chaleur changent, de sorte qu’une compensation ou une correction peut être nécessaire.

Blindage optique

Un éblouissement direct ou des reflets parasites peuvent fausser les lectures. L’utilisation d’un diffuseur ou d’un boîtier garantit que le capteur ne mesure que la lumière ambiante, améliorant ainsi la stabilité et la répétabilité.

Filtrage du signal

Les sources lumineuses telles que les LED et les lampes fluorescentes peuvent introduire un bruit de scintillement. L’ajout d’un logiciel de calcul de la moyenne ou d’un simple filtre passe-bas RC (condensateur + résistance) permet de lisser la sortie pour des mesures plus propres.

Applications des cellules photoélectriques 

Éclairage public automatique

Les photocellules sont largement utilisées dans les systèmes d’éclairage extérieur. Ils détectent la baisse de la lumière ambiante au crépuscule et allument automatiquement les lampadaires, puis les éteignent à l’aube. Cela réduit les interventions manuelles et permet d’économiser de l’énergie.

Lampes de jardin solaires

Dans les lampes de jardin à énergie solaire, les cellules photoélectriques détectent quand il fait sombre. L’énergie solaire stockée est ensuite utilisée pour alimenter les LED, assurant un fonctionnement automatique sans interrupteurs.

Contrôle de l’affichage et de la luminosité de l’écran

Les smartphones, les téléviseurs et les moniteurs utilisent des cellules photoélectriques pour régler la luminosité de l’écran. En détectant la lumière ambiante, ils optimisent la visibilité tout en réduisant la fatigue oculaire et en préservant l’autonomie de la batterie.

Systèmes d’exposition de l’appareil photo

Dans les appareils photo, les cellules photoélectriques aident à mesurer l’intensité lumineuse pour régler automatiquement le bon temps d’exposition. Cela permet de garantir des photos correctement éclairées dans des conditions d’éclairage variables.

Systèmes de sûreté et de sécurité

Les cellules photoélectriques sont intégrées aux capteurs de mouvement, aux systèmes d’accès aux portes et aux alarmes antivol. Ils détectent les changements de niveaux de lumière causés par un mouvement ou une obstruction, déclenchant des alarmes ou activant des lumières.

Automatisation industrielle

Les usines utilisent des cellules photoélectriques pour la détection d’objets sur les bandes transporteuses, les systèmes d’emballage et les applications de comptage. Leur réponse rapide permet de détecter les matériaux sans contact.

Gestion de l’énergie dans les bâtiments

Des cellules photoélectriques sont intégrées dans les systèmes de bâtiments intelligents pour réguler l’éclairage intérieur. Les lumières s’atténuent ou s’éteignent automatiquement en réponse à la lumière naturelle du jour, ce qui améliore l’efficacité énergétique.

Test et étalonnage d’une cellule photoélectrique

• Placez la cellule photoélectrique (LDR) dans des conditions d’éclairage contrôlées, telles que 10, 100 et 1000 lux, à l’aide d’une source lumineuse calibrée ou d’un luxmètre.

• Enregistrez les valeurs de résistance à chaque niveau de lumière pour capturer la réponse du capteur.

• Tracer la résistance au lux sur une échelle log-log. Cela permet d’extraire la pente, appelée gamma (γ), qui caractérise le comportement de la cellule photoélectrique.

• Utilisez la courbe ajustée pour créer une table de conversion ou une formule qui mappe les lectures ADC de votre microcontrôleur directement aux valeurs en lux.

• Testez à nouveau le capteur à différentes températures, car les photocellules CdS sont sensibles à la température, et appliquez des corrections si une dérive est observée.

• Stockez les données d’étalonnage dans votre logiciel système ou votre micrologiciel pour des mesures de lumière fiables et reproductibles.

En conclusion

Les photocellules sont des capteurs de lumière simples et fiables qui ajustent la résistance en fonction de la luminosité. Bien qu’ils soient plus lents que d’autres capteurs, ils restent économiques et pratiques pour les utilisations courantes telles que les lampadaires, les écrans et les systèmes d’économie d’énergie. Avec un étalonnage et une conception appropriés, les cellules photoélectriques continuent de fournir des performances fiables dans les appareils de tous les jours et les applications industrielles.

Foire aux questions 

Question 1. Les cellules photoélectriques sont-elles endommagées par la poussière ou l’humidité ?

Oui. La poussière et l’humidité peuvent réduire la sensibilité, c’est pourquoi les modèles d’extérieur doivent être scellés ou résistants aux intempéries.

Question 2. Les cellules photoélectriques peuvent-elles détecter une lumière très faible ?

Non. Les photocellules CdS standard ne sont pas fiables à la lumière des étoiles ou dans une très faible luminosité.

Question 3. Quelle est la durée de vie des cellules photoélectriques ?

5 à 10 ans, mais la chaleur, les UV et l’exposition au soleil peuvent raccourcir leur durée de vie.

Question 4. Les cellules photoélectriques sont-elles limitées dans l’environnement ?

Oui. Les photocellules à base de CdS peuvent être limitées par les règles RoHS car elles contiennent du cadmium.

Question 5. Les cellules photoélectriques peuvent-elles mesurer la couleur de la lumière ?

Non. Ils ne détectent que la luminosité, pas la longueur d’onde.

Question 6. Les cellules photoélectriques sont-elles bonnes pour les changements rapides de lumière ?

Non. Leur réponse lente (20 à 100 ms) les rend inadaptés au scintillement ou à la lumière pulsée.